La Fédération des associations d’étudiant-e-s demande des modalités d’examens égalitaires pour toute la communauté estudiantine.

Lors de sa dernière assemblée législative, la Fédération des associations d’étudiant-e-s (FAE) a réaffirmé sa position selon laquelle tou-te-s les étudiant-e-s doivent avoir les mêmes modalités d’examen. Elle demande à la Direction de réexaminer sa décision concernant les propédeutiques, afin qu’ils/elles puissent bénéficier des mêmes ajustements que les autres étudiant-e-s.

Un fort sentiment d’injustice est en effet ressenti par les étudiant-e-s de première année face à la différence de traitement basée sur le niveau d’études. Les arguments avancés du côté de la Direction pour justifier une telle décision nous semblent particulièrement hypothétiques et basés sur la seule spéculation des possibles conséquences sur les années suivantes. Il est vrai qu’il est difficile d’évaluer les éventuelles augmentations d’effectifs dans les volées suivantes si les échecs ne sont pas comptabilisés pour les propédeutiques. Mais il est tout aussi vrai que le risque d’un échec à cette session pourrait décourager une grande partie des étudiant-e-s de propédeutique. De ce fait, ces derniers/ères pourraient bien faire le choix d’une désincription massive. Cette situation amènerait alors les mêmes conséquences de surcharge des auditoires et de sélectivité plus accrue par la suite.

En revanche, les inquiétudes, difficultés et inégalités subies en raison de la situation sanitaire actuelles sont bel et bien avérées. Comme déjà indiqué lors de nos premières revendications, la communauté estudiantine doit faire face à de nombreuses difficultés directement liées à la crise. En plus de l’augmentation de la précarité estudiantine, nous ne pouvons pas oublier le manque d’accès aux ressources (bibliothèques, espaces de révision, etc.), les inégalités numériques et digitales, les difficultés familiales lors d’espaces de travail restreints et partagés, l’engagement d’une partie des étudiant-e-s auprès de l’armée, de la PCi ou des hôpitaux, l’inquiétude pour ses proches malades ou vulnérables, la nécessité de s’occuper de ses enfants, ou encore les difficultés supplémentaires à suivre des cours en ligne dans une langue qui n’est pas celle d’origine. N’oublions pas non plus les étudiant-e-s en situation d’exil et de précarité quant à leur statut administratif et légal, pour qui les dispositions particulières prévues pour les années sélectives augmentent drastiquement les risques de conséquences lourdes pour la suite de leur parcours de vie.

Le Covid-19 ne fait pas de distinction entre les propédeutiques et leurs camarades plus avancé-e-s. Chacun-e doit potentiellement faire face aux mêmes difficultés financières, familiales, logistiques et sanitaires. Mais en plus des difficultés déjà énoncées, les étudiant-e-s de première année doivent s’adapter à de nouvelles façons d’apprendre et à des examens particulièrement sélectifs et difficiles à réussir. Nous ne pouvons par ailleurs pas accepter qu’un-e étudiant-e risque un échec, voire un échec définitif, dans des conditions et des inégalités d’apprentissage telles que nous les connaissons aujourd’hui. Si accorder une tentative supplémentaire aux propédeutiques leur confère un avantage qui n’existe pas d’ordinaire, la situation exceptionnelle liée à la pandémie leur apporte également un désavantage conséquent, jamais mesuré auparavant. Une tentative supplémentaire serait donc largement justifiée pour réequilibrer cette situation. La volée actuelle ne doit pas être « sacrifiée » pour assurer de bonnes conditions d’études aux volées suivantes. Il s’agit à présent de trouver une manière d’assurer les conditions d’études les plus correctes possibles pour l’ensemble de la communauté estudiantine.

L’Université de Lausanne promeut et veut se faire exemple des valeurs essentielles d’égalité et de solidarité auprès de ses étudiant-e-s et de ses collaborateurs/trices. Aujourd’hui, la situation demande plus que jamais que notre institution fasse preuve de ces valeurs, en permettant un traitement égalitaire à chaque étudiant-e. Nous demandons donc que l’Université prenne des mesures extraordinaires en réponse à une situation qui l’est de toute évidence et qu’aucun échec ne soit comptabilisé pour ce semestre ou cette année académique, y compris pour les étudiant-e-s de première année.