Étudiant·e·x·s et employé·e·x·s se coordonnent face aux mesures d’économies menaçant les universités, les EPF et les HES.
Une résolution commune a été votée et sera adressée au Conseil fédéral.
En janvier dernier, le Conseil fédéral a publié son « Programme d’allégement budgétaire », tiré du rapport Gaillard, dans lequel il détaille la façon dont il entend réduire les dépenses de la Confédération à l’horizon 2027. Parmi ce vaste train de démantèlement des services publics, le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation (FRI) est brutalement attaqué.
En effet, si le plan du Conseil fédéral se réalise, les étudiant·es, les chercheur·euse·x·s et les salarié·es des hautes écoles (EPF, HES et universités) seront doublement pénalisé·e·x·s puisque d’un côté, comme l’ensemble de la population, ielxs subiront une diminution, voire une suppression de certaines prestations publiques et de l’autre, ils et elles verront leurs conditions de travail et de formation se dégrader.
L’atteinte est massive : des taxes d’études deux à quatre fois plus élevées, une diminution de la contribution fédérale au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) se traduisant par des suppressions de postes et de projets de recherche, la suppression des contributions liées à des projets, etc. En tout, le domaine FRI serait amputé de 460 millions de francs par année.
Une diminution du financement fédéral viendrait empirer une situation déjà insoutenable au vu de la précarité des personnes en formation et des chercheur·euse·x·s et de l’inégalité d’accès aux études supérieures préexistantes. Les hautes écoles auraient en réalité besoin de davantage de moyens pour garantir une recherche publique, libre et de qualité, un accès sans discrimination aux études à toutes les classes sociales, de bonnes conditions de travail et des infrastructures adaptées. Ces coupes sont d’autant plus graves qu’elles s’inscrivent dans un contexte de lames de fond destructrices sur la communauté scientifique au niveau mondial.
L’inquiétude et la colère ont gagné les étudiant·es, les chercheur·euse·x·s et les collaborateur·ice·x·s de plusieurs hautes écoles, qui ont décidé de s’organiser, avec les syndicats et associations du domaine, pour faire entendre leur désaccord le plus total.
Ainsi, des assemblées réunissant des personnes étudiant ou travaillant dans les universités de Neuchâtel, Lausanne, Genève, Fribourg, dans les HES vaudoises et genevoises ou encore à la He-Arc, ont validé une résolution commune, qui sera adressée au Conseil fédéral dans le cadre de la consultation fédérale en cours. Cette résolution explique point par point les raisons pour lesquelles le Parlement doit rejeter le moment venu ce projet antisocial.
Mais notre coalition n’entend pas seulement répondre à la consultation du Conseil fédéral. Elle compte aussi informer largement la communauté académique de ce qui mijote dans les cuisines du Palais fédéral et surtout, se mobiliser dans un maximum de hautes écoles ou dans la rue. Enfin, elle appelle l’ensemble des étudiant·es, chercheur·euses et salarié·es des hautes écoles suisses à rejoindre le mouvement.